PORTE OUVERTE #13 

10.06.2016 Roy Palomino Carrillo

Parcours Académique :
Universidad Nacional Mayor de San Marcos -(License)-Comunicador Social
Université Paris-Sorbonne IV – (Master 1)- Littératures Comparées

 

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Pourquoi as-tu choisi de venir en France ? Quelles ont été tes premières impressions lors de ton arrivée ?

La France et le Pérou entretiennent , depuis longtemps, d’étroites relations grâce à la littérature. Ces relations ont probablement débuté quand Victor Hugo, Mallarmé et d’autres écrivains français ont demandé au Parlement péruvien une aide financière pour Della Rocca de Vergalo, un poète presqu’inconnu au Pérou qui avait gagné l’amitié des hommes de lettres en France.

Cette relation littéraire entre la France et le Pérou s’est perpétuée grâce à César Moro, un autre poète péruvien qui appartient au surréalisme.

Beaucoup de poètes et écrivains à l’exemple de César Vallejo, Julio Ramón Ribeyro, Mario Vargas Llosa ont également vécu en France donc en tant qu’étudiant péruvien soucieux d’étudier la littérature, mon choix s’est naturellement orienté vers ce pays.

Quand je suis arrivé à Paris l’année dernière, j’ai rencontré des gens de toutes les nationalités et avoir la possibilité de côtoyer une myriade de cultures au sein d’une même et unique ville m’a agréablement surpris.

Que fais-tu en France ? Quels sont tes activités/études/professions ?

Je fais mes études de Master en Littératures Comparées à l’Université Paris-Sorbonne IV.

Par ailleurs, je suis particulièrement intéressé par la littérature contemporaine américaine et latino-américaine et spécialement par les écrivains Paul Auster, V. S. Naipaul et Mario Vargas Llosa. J’affectionne aussi une multitude d’écrivains francophones tels qu’Emmanuel Carrère, Boualem Sansal, Jean Echenoz, Houellebecq, Irène Frain …

Mon parcours professionnel a oscillé entre la littérature et le journalisme que j’ai étudié en Licence.

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Au Pérou, j’ai travaillé comme journaliste politique, culturel et de l’environnement. En France, j’ai participé à la Conférence de Paris sur le climat (COP21) l’année dernière comme journaliste de la télévision nationale péruvienne : TV Perú.

Pendant mon temps libre, j’aime beaucoup musarder, feuilleter quelques bouquins près des quais de Seine, lire, écrire et regarder des films.

Quelles sont, selon toi, les plus grandes différences entre la France et le Pérou ?

Les différences sont remarquables dès notre arrivée en France. Le système bancaire, les transports, les musées, les bibliothèques et même les Français sont bien différents des Péruviens. Mais je crois qu’habiter dans un autre pays c’est apprendre une nouvelle forme de vivre. On peut tout appréhender avec un regard nouveau.  On peut aussi prendre conscience que le monde est si grand et si complexe pour ne suivre qu’un seul mode de vie. El mundo es ancho y ajeno, comme dirait l’écrivain Ciro Alegría.

Qu’est-ce qui te manque le plus du Pérou ?

Ce sont mes amis et ma famille. J’éprouve quelques fois le besoin de marcher dans les rues de Lima ou d’Ayacucho avec mes amis. Mais je sais que je pourrai revivre ces expériences quand je retournerai au Pérou. Le mondongo, une délicieuse soupe d’Ayacucho -ma ville de naissance- me manque également.

Envisages-tu de rester en France ?

Si je trouve des opportunités de travail ici, je pourrais rester un an ou deux ans. Mais je pense retourner au Pérou car je voudrais être professeur d’université et créer une bibliothèque publique à Ayacucho, car ma ville a besoin d’espaces publics où les jeunes puissent étudier tranquillement.

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Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent venir en France ?

Je crois que maitriser la langue française tant à l’écrit qu’à l’oral est très important pour passer aisément les examens universitaires et pour trouver un travail.

Cependant, on doit connaître le français « informel » : le français des conversations quotidiennes. Il est un peu différent du français qu’on apprendre à l’école ou à l’Alliance Française, mais il est très utile pour se faire des amis plus facilement.

De plus, il est vraiment difficile de trouver un logement dans la capitale donc faites preuve de patience. Si vous avez déjà des amis qui habitent à Paris, vous pourriez leur soumette l’idée d’une collocation, cela sera plus facile.

Un dernier mot pour la fin/la route ?

Profitez de la ville et de toutes les activités que vous offre Paris. Grâce à l’internet vous pourrez trouver des associations ou des groupes qui partagent les mêmes intérêts que vous : faire de la musique, apprendre de nouvelles langues, faire du sport, aller au cinéma et, bien sûr, faire la fête aussi. « Paris ne finit jamais ! » comme le dit si bien Vila-Matas.

En savoir plus ? (Cliquez-ici)

 

 

 

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